L’école départementale de La Faye à Saint-Yrieix-la-Perche

Un domaine aux usages multiples au cours du temps

1868-1906 

Madame Fleurat, propriétaire des terres à La Faye, commune de Saint-Yrieix-la-Perche, lance en 1868 une quête, notamment dans les gares de chemin de fer, pour construire un établissement qu’elle confierait à l’œuvre des Frères de Saint-Jean-de-Neuilly, destiné à accueillir les enfants, garçons, orphelins, abandonnées ou ayant commis des délits « légers ». Les dons affluent et le bâtiment, imposant, est vite construit. Mais la guerre avec l’Allemagne en 1870 repousse son projet et l’établissement de La Faye sert à recueillir et soigner des soldats blessés (une cinquantaine de blessés militaires y sont expédiés). Dès la fin du conflit, l’établissement retrouve sa première destination et les nouveaux pensionnaires reçoivent une instruction religieuse et sont formés aux travaux agricoles par l’œuvre de Saint Joseph de la Faye, institution de bienfaisance fondée par Madame Fleurat.

1906-1911 

La congrégation est dissoute en 1906 en application du titre III de la loi du 1er juillet 1901 et les héritiers de Madame Fleurat vendent la propriété au département de la Haute-Vienne (acte du 17 avril 1907 passé par devant Me Boutaud-Lacombe, notaire à Saint-Yrieix, transcription vol. 511, art. 11, 4Q 55/511).

Soucieux de satisfaire à la loi du 14 juillet 1905, relative à l’hospitalisation des vieillards, infirmes et incurables, le département transforme l’ancien orphelinat congréganiste en asile de vieillards et fait à l’occasion, d’importants travaux visant à améliorer l’hygiène et le confort des locaux (installation du chauffage à vapeur, nouvelle cuisine, infirmerie, morgue etc…).

1911-1972

Dans sa session d’août 1911, le Conseil général décide de la désaffectation et d’une nouvelle utilisation, qu’elle réserve aux filles, pour répondre à la loi du 28 juin 1904, relative aux pupilles difficiles de l’assistance publique (enfants qui ne peuvent être placés dans des familles en raison de leur passé traumatisant ou délinquant). L’asile de vieillards devient l’école professionnelle de filles de La Faye. Les jeunes filles, venant de toute la France, y apprennent à lire et à faire des travaux de couture, broderie, repassage etc.

Dès 1911, le Conseil général décide la création d’un service ayant pour but de recevoir gratuitement certaines femmes relevant de couches, avec leur nourrisson. La pouponnière est annexée à l’école en 1914. En 1946, en application de la circulaire du 10 mai de la même année, le département de la Haute-Vienne propose l’accueil à la pouponnière de La Faye d’enfants nés en Allemagne et abandonnés par leurs auteurs.

En 1972, l’école professionnelle des filles, devenu école ménagère rurale, ferme ses portes.

1976 à nos jours

En 1976, le collège agricole, créé en 1965 et faisant suite à l’école d’agriculture créée en 1961 à Saint-Yrieix-la Perche, s’installe sur le site du domaine de La Faye.

En 1980, le collège devient le lycée d’enseignement professionnel agricole, puis en 1991, lycée professionnel agricole André Guillaumin (directeur du collège puis du lycée de 1967 à 1990).

Dossier préparé par Thierry Duval.

Pour aller plus loin

Retrouvez ici un état des sources complet sur cet établissement. 

Anecdote

L’acte du 17 avril 1907 passé par devant Me Boutaud-Lacombe, notaire à Saint-Yrieix, par lequel les héritiers de Madame Fleurat vendent la propriété au département de la Haute-Vienne, est transcrit au bureau de la conservation des hypothèques de Saint-Yrieix-la-Perche le 19 mai 1907 (transcription vol. 511, art. 11, 4Q 55/511).

Le mandataire d'une des héritières, Madame Louise Penelle, veuve Gaudeffroy, n'était autre que Charles Amédée Coutot, fondateur en 1894 du cabinet de généalogie Coutot, qui deviendra en 1966 le cabinet Coutot-Roehrig.

4Q 55/511-acte 11
4Q 55/511-acte 11
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