La Rome du socialisme

Le 25 février 1848, sur la place de Limoges qui porte aujourd’hui son nom, un avocat de trente ans, Denis Dussoubs, lit la dépêche annonçant l’abdication de Louis-Philippe. Le même jour, un comité provisoire de cinq membres est créé, qui comprend Denis Dussoubs, un autre avocat, Jean-Baptiste Chamiot-Avanturier, un journaliste, Courcelles-Seneuil, un négociant en porcelaine, François Villegoureix, et Théodore Bac, le signataire du document ci-contre : « M. le Maire, la République est proclamée. Nous avons formé à Limoges un comité administratif provisoire […]. Ce comité concentre tous les pouvoirs. Vous ne devez recevoir d’ordre d’aucune autre autorité […]. »

Avocat né à Limoges, fondateur d’une église saint-simonienne, Théodore Bac est très populaire dans le monde ouvrier. Deux mois après la proclamation de la République, il est élu à la Constituante, et quelques jours plus tard il prend la tête de l’insurrection qui verra sa ville natale rester trois semaines aux mains des « rouges ». Cet épisode vaudra à Limoges sont titre de « Rome du socialisme », titre confirmé par une série de dates symboliques : 1871, 1895, 1905.

Denis Dussoubs, quant à lui, tombera sur une des barricades parisiennes surgies au lendemain du coup d’État du 2 décembre où s’achève l’éphémère deuxième République.

Lettre de Théodore Bac, 26 février 1848 (21,5 x 27,5 cm, 1 M 143)
Lettre de Théodore Bac, 26 février 1848 (21,5 x 27,5 cm, 1 M 143)
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