La confrérie des pauvres à vêtir
Les confréries charitables étaient l’un des moyens par lesquels s’exerçait la solidarité envers les plus démunis. La confreyria deux paubreys vestir existait depuis le XIIIe siècle au moins et fut unie à l’hôpital général de Limoges en 1660. Comme son nom l’indique, elle avait pour but de fournir des vêtements à ceux qui n’en avaient pas.
Une enluminure de 1535, figurant dans un terrier des revenus de la confrérie (H SUP LIMOGES 8 B 3, fol. 8v), représente un membre de la confrérie assis devant une table et tenant une bourse à la main. Un autre confrère debout s’appuie d’une main sur la table et de l’autre tend un manteau à un groupe de pauvres en chemises, à genoux devant lui. La scène se passe sous un portique d’église ; dans le fond on aperçoit Limoges par la porte de l’église. Le tableau est entouré de guirlandes de fleurs. Dans le haut, trois médaillons qui représentent un guerrier, une femme et un moine. Au-dessous, un cartouche avec cette inscription : « Le 26 de octobre 1536, estans bailles Pierre Boutault et Mathieu Marcié de la charitable confrayrye des pouvres à vestir, fyrent fere se presant live ».
Un épais registre de parchemin (H SUP LIMOGES 8 D 1) contient la transcription de donations et fondations de rentes consenties au bénéfice de la confrérie par une centaine d’habitants de Limoges, artisans pour la plupart : cordonniers, bonnetiers, orfèvres, couteliers, boulangers, hôtes, marchands, épingliers, etc. Son préambule, en langue limousine, souhaite que Dieu lo lour redde en Paradis.
La reliure est spectaculaire. Les plats sont montés sur de forts ais de bois, sur lesquels de gros cabochons de laiton sont fixés par des clous forgés : ils avaient pour fonction de protéger le cuir du frottement de l’étagère, en un temps où les volumes étaient rangés à plat.