Avant la Révolution
Pour éviter les sanctions de la peine capitale en cas d’abandon d’enfant, les parents offrent souvent l’enfant à l’Eglise. L’enfant grandissait alors dans un couvent. En France, cette pratique remonte au IVe siècle. Le risque pour les parents était d’être jugés pour infanticide et condamnés à mort.
Le fonds de l'hôpital général (notamment les cotes H SUP LIMOGES G 36 à 118) et plus particulièrement l'hôpital Saint-Alexis est la première source à consulter. La plupart des documents portant sur les enfants exposés y sont du XVIIIe siècle, période où l'on commence à définir l'enfant comme un être à part entière et non pas comme un adulte miniature. N'hésitez pas à lire l'introduction de ce fonds. La prise en charge des enfants abandonnés y est bien décrite et vous renvoie également sur d'autres sources.
De nombreux rapports alertent sur la situation des enfants exposés au sein de l'hôpital ainsi que de leur taux de mortalité extrêmement élevé (H SUP LIMOGES B et E).
Les registres des enfants exposés avec paiement des nourrices (H SUP LIMOGES 55-76) vous renseigneront sur l'enfant trouvé, sa date d'"exposition", les noms et prénoms donnés, ses placements en nourrice. Ces registres comportent souvent des morceaux de tissus ou des petits bijoux qui étaient laissés avec l'enfant pour éventuellement l'identifier si la mère venait à le réclamer.
Vous pourrez également consulter les registres H SUP LIMOGES G 113-118 qui recensent les "nourrissons de 7 à 12 ans".
Le fonds de l'hôpital Saint-Martial comporte quelques mentions d'accueil d'enfants.
De nombreux fonds d'hôpitaux non encore classés, conservent sans doute des documents sur les enfants abandonnés. Le fonds de l'hôpital de Saint-Yrieix en est un bon exemple. Il comporte les registres des enfants exposés de 1788 jusqu'à 1860.
Le fonds de l'Intendance traite également des frais inhérents à "l'entretien des enfants exposés", que ce soit à l'hôpital général ou en dépôt de mendicité. Par ailleurs, une liste des nourrices est fournie pour Limoges entre 1782 et 1786 (C 374). Un mémoire très instructif sur la situation du Limousin en 1789-1790 est également conservé sous la cote C 376.
Dans la série B, Cour consulaire du Dorat , un procès-verbal de levée d'enfant exposé à la porte de l'hôpital du Dorat (B 279) est à noter, ainsi que de nombreux procès-verbaux pour enfants exposés sous les cotes B 291-293 (dont un devant l'église de Saint-Ouen), B 297, 299-302.
Bon à savoir
Dans la série B, sénéchaussée de Saint-Yrieix, la cote B 450 traite d'une affaire d'infanticide.