Fonds de l'IHS-CGT
Ce registre, comportant 359 folios, est ouvert en 1905. Il est le document le plus ancien concernant la Maison du peuple de Limoges. Contemporain des grandes grèves cette année 1905, il donne de précieux renseignements sur l'organisation du monde syndical et du travail. Il débute avec la commission administrative du 11 octobre 1905 et la question de la distribution de prix aux enfants des écoles. La dernière séance du comité général présente dans le registre est celle du 13 août 1920. Ce registre riche d'enseignement sur l'organisation du monde syndical du début du siècle recouvre aussi la période de la Première guerre mondiale et la défense ses travailleurs dans un contexte contraint. Il s'achève à l'aube de la scission entre socialistes et communistes et permet de prendre la température sociale d'un Limoges où le peuple ouvrier lutte pour conserver ses droits et améliorer son sort face à des patrons encore très puissants.
Ce cahier de 22 pages donne le compte rendu de la création d'une section de la CGT locale des ouvrières du textile. Cette création s'articule principalement autour de la lutte des ouvrières de la manufacture Château. Elle donne des informations importantes sur le syndicalisme au féminin et les modes de gouvernance employé par le patronat pour rester concurrentiel au prix de sacrifices demandés aux travailleuses. Il renseigne plus globalement sur l'articulation entre une section fraichement créée et les secrétaires permanents qui mènent les négociation. Cependant, on constatera que si les négociations restent une affaire d'hommes, les syndicats semblent l'un des rares lieux d'expression et d'engagement politique et social des femmes. Rappelant par moment les sociétés populaires de la Révolution Française, elles sont le marqueur du progressisme social porté par le mouvement social et la gauche à l’orée du XXe siècle, alors que la colère qui gronde annonce le mouvement du printemps 1905.
Pour aller plus loin
Consulter l'article sur la création de la CGT.