La bande à Burgou

« Depuis l’année 1832 environ une association de malfaiteurs s’était organisée dans l’arrondissement de Rochechouart. Les hommes qui la composaient, réunis d’abord par les mêmes vices et les mêmes besoins, encouragés par le succès, entraînés par l’habitude de se voir tous les jours, avaient fini par s’associer dans l’intérêt de leur coupable industrie ». Ainsi commence le réquisitoire du procureur général ce 1er février 1839, lors du procès de la bande à Burgou.

Jean Gourinchas, dit Burgou (le frelon en limousin), maçon de 27 ans, condamné deux ans auparavant à vingt ans de travaux forcés, est le principal instigateur de ce procès au cours duquel il dénonce quarante de ses anciens compagnons. Sa peine est commuée en dix puis cinq années de réclusion. Bandit, délateur puis indicateur de police à Poitiers, il s’éteindra dans son pays natal en 1895, dans une misère profonde.

De cette réalité plus que prosaïque va lentement émerger la légende de Burgou, bandit au grand cœur, Cartouche limousin, prenant au riche pour donner au pauvre, par un lent phénomène de mythification et de mystification. A la veille de la première guerre mondiale, le fripon habile est devenu un personnage de roman, un héros populaire, expression de l’identité du Limousin.

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