Mettons les pendules à l'heure !
Voir midi à sa porte
Jusqu’en 1891 chaque ville possédait son heure particulière ; il était tout simplement midi quand le soleil se trouvait au zénith. Il était donc midi à Paris alors qu’il était déjà midi 19 à Nice et seulement 11 heures 42 à Brest.
La loi du 14 mars 1891, dans un souci d’harmonisation, introduit l’heure légale en France et en Algérie, correspondant à celle du temps moyen de Paris. L’application d’une telle mesure impliquait localement de nombreuses difficultés que les préfets devaient résoudre, notamment les horaires d’ouverture des services administratifs.
Mais comme le soulignait une note du Ministère de l’Intérieur datée du 31 juillet 1891, la mise à l’heure des horloges (préfecture, hôtel de ville, tribunaux…) pouvait se caler sur l’heure extérieure des horloges des gares ou sur l’heure donnée par les bureaux télégraphiques (les chemins de fer ayant depuis longtemps adopté l’heure de Paris pour simplifier les horaires des trains).
La loi du 14 mars 1891 est remplacée par celle du 9 mars 1911 (qui est restée en vigueur jusqu’en 1978). L’heure légale en France est désormais l’heure du temps moyen de Paris retardée de 9 minutes 21 secondes : soit un alignement sur le méridien de Greenwich. Cette décision fut considérée par certains comme une véritable capitulation.
La loi de 1911 n’a été remplacée que le 9 août 1978 par un décret qui stipule que « le temps légal est obtenu en ajoutant ou en retranchant un nombre entier d’heures au temps universel coordonné ».
Heure d'été
D’inspiration britannique, l’idée d’avancer l’heure légale durant l’été a été instituée une première fois en France en 1916, au prix de débats passionnés entre les partisans « du devoir impérieux de ne négliger aucune source d’économie » en temps de guerre et les réfractaires à l’édiction « d’une mesure aussi grave qui jetterait un trouble général dans la vie nationale… pour un bénéfice reposant sur des données assez incertaines ». Pendant 6 mois de l’année on adoptait donc l’heure d’été (en avance d’une heure par rapport à l’heure normale de notre fuseau horaire).
Disparu après la seconde guerre mondiale pour rompre avec « l’heure de Berlin » imposée pendant l’occupation allemande, le principe d’une heure légale variant au cours de l’année a été réinstauré en France par le décret n° 75-866 du 19 septembre 1975. Sa justification économique reposait cette fois encore sur la recherche d’économies d’énergie, imposées par le premier choc pétrolier de 1973.
Dossier préparé par Jacques Audrerie.
Répertoire de la sous-série 4 M (4 M 165-166).