Reconstruire Oradour

La reconstruction du bourg d’Oradour-sur-Glane et la conservation des ruines du village détruit le 10 juin 1944 par la deuxième division de la Waffen SS division Das Reich ont été décidées dès le mois de novembre 1944 en Conseil des ministres, sous l’impulsion d’Adrien Tixier, originaire de la Haute-Vienne et ministre de l’Intérieur du général de Gaulle dans le Gouvernement provisoire de la République française. Le cadre de cette reconstruction fut fixé par une loi votée sans débats et promulguée le 10 mai 1946. Pierre Paquet, inspecteur général des monuments historiques, se voit confier en 1945 la coordination des opérations de reconstruction. Il est assisté de plusieurs architectes (Charles Dorian, André Campagne, Louis Mandon-Joly, Paul Villemain) chargés de la réalisation des plans de remembrement et des plans des bâtiments publics (mairie, poste, groupe scolaire, église). D’autres architectes (MM. Jaloux, Sautereau, Sautour, Campagne, Breuilh et Picot) ont en charge la construction des îlots d’habitations.

Les normes qui ont présidé à cette reconstruction étaient précisées dans un cahier des charges qui impliquait une très grande homogénéité dans la physionomie des immeubles et le choix des matériaux (soubassement en moellons équarris, toiture de tuiles, absence de murs pignons), seuls les édifices publics offrant une certaine variété architecturale. Le nouveau bourg d’Oradour-sur-Glane a été labellisé « Patrimoine du XXe siècle » par arrêté du 8 octobre 2007 (voir Colette Aymard, « Le nouveau bourg d’Oradour-sur-Glane », Architecture et patrimoine du xxe siècle en Haute-Vienne, DRAC Limousin, 2009).

Une sélection de photographies est présentée dans l'iconothèque en ligne. Certaines sont malheureusement très endommagées ; elles proviennent de la Délégation départementale de la Haute-Vienne du ministère de l’Urbanisme et de la reconstruction (versement 1194 W), chargé au sortir de la guerre de procéder à la remise en ordre du domaine foncier, d’organiser la reconstruction des bâtiments détruits et d’assurer le relogement provisoire des populations sinistrées. Prises entre 1947 et 1953, elles constituent l’un des rares témoignages de cette opération de grande envergure et, en raison de l’histoire tragique d’Oradour-sur-Glane, hautement symbolique. Il s’agit cependant également d’une source de premier ordre en ce qui concerne l’histoire de l’urbanisme dans l’immédiat après-guerre et des principes qui ont guidé la réalisation des grands chantiers de reconstruction.

Dossier préparé par Anne Gérardot

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