Le ramassage des ordures ménagères à Limoges vers 1900
Au début du XXe siècle, la ville de Limoges, classée comme « très sale », passe une adjudication pour le ramassage des boues et immondices avec l’entrepreneur Fargeaudou pour trois des quatre lots de la ville.
- 1908 : La délibération du Conseil municipal du 25 août, présentée par M. Planckaert, a pour objet le nettoiement des voies publiques et de l’installation de boîtes à ordures. Celles-ci éviteraient que les immondices soient déposées à même la rue. Ces récipients ne devront pas excéder une capacité de 60 litres et le poids de 25 kilos. Ils seront en tôle, de forme rectangulaire (0,50 de longueur sur 0,40 de largeur avec un minimum de 0,40 de hauteur) ou cylindrique (0,50 de diamètre et d’un minimum de 0,40 de hauteur) et munis de deux poignées à leur partie supérieure afin d’en faciliter le transport ; ils devront être peints, goudronnés ou galvanisés et porteront le numéro de la maison dans chaque rue.
- 1911 : Un bon nombre de Limougeauds ne respectent pas l’arrêté, ils entassent leurs détritus dans des boites non réglementaires, voire même de vieux ustensiles de cuisine, notamment dans des casseroles.
- 1912 : L’entreprise Fargeaudou est adjudicataire du marché de ramassage des boues et immondices pour 3 des 4 lots de la ville de Limoges. Elle ne dispose que de 14 attelages au lieu des 20-25 préconisés dans le cahier des charges et de seulement 15 charretiers pour les trois quarts de la ville qui compte environ 80.000 habitants. La cavalerie laisse à désirer, les chevaux sont malades et maigres et de fait souvent blessés par les harnais. Sur les 14 tombereaux, seuls 7 sont en tôle et étanches, et les 8 autres sont en bois et fuient de toute part. De nombreuses plaintes sont envoyées à la Mairie, elles ont pour objet le mauvais travail effectué, la maltraitance des chevaux. M. Fargeaudou accuse les Tramways départementaux, qui selon lui, salissent les rues (qui ne sont pas encore pavées pour la majorité) et les trottoirs (quand ils existent) après chaque passage. Les déboires entre la Ville de Limoges et l’entrepreneur dureront jusqu’en 1923.
Dossier préparé par Didier Renout.