Naissance du département de la Haute-Vienne
Les circonscriptions administratives, judiciaires, militaires et religieuses de l’Ancien Régime étaient effroyablement complexes et incohérentes entre elles. Aussi l’esprit rationnel des hommes de la Révolution associé à leur désir de rompre avec le passé amena la création des départements, divisés en districts, cantons et communes, dès 1790. Mais, face aux exigences locales contradictoires, la tâche ne fut pas toujours facile, telle ville sollicitant son rattachement au département voisin, telle autre exigeant d’être chef-lieu de district…
Aussi, la frontière entre Creuse et Haute-Vienne fut-elle délicate à fixer. La Corrèze, quant à elle, trop petite si on l’avait limitée au Bas-Limousin, reçut quelques paroisses haut-limousines.
Pour délimiter les districts, la discussion fut plus âpre encore, les villes faisant assaut d’arguments, et parfois de calomnies, auprès des députés. Rochechouart qui avait souhaité être charentaise ayant été « consolée » par la promesse de devenir chef-lieu de district, Saint-Junien critiqua le manque d’équipement et la médiocre voirie de sa rivale. Finalement, jugement de Salomon, Saint-Junien eut le district, et Rochechouart, le tribunal !